On entend souvent les étrangers dire « Les Japonais travaillent trop ». Et c’est vrai : pour beaucoup de Japonais le travail occupe une part importante de leur vie. Dans une entreprise typique japonaise, les employés arrivent au travail à 9:00 et beaucoup ne peuvent pas rentrer chez eux avant 19:00. A cause de la récession et du système occidental d’avancement au mérite qui a été introduit ces dernières années, les employés essaient d’avoir de bons résultats et beaucoup travaillent tard jusqu’à l’heure du dernier train.
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Cela ne signifie pas pour autant que tous les employés de telles entreprises japonaises effectuent leur travail rapidement et efficacement. Il y a certaines personnes qui ne peuvent pas travailler correctement, qui sont « inutiles »(つかえない) dans ces entreprises. Quand je rencontre mes amis et que nous discutons de notre travail, les « gens inutiles » sont un sujet récurrent de conversation. Je vais à présent vous présenter deux « personnes inutiles » typiques.
« A » travaillait dans la même entreprise que mon ami. Il avait obtenu son diplôme d’université et avait ensuite directement intégré l’entreprise, il mettait toute sa bonne volonté à s’habituer à son nouveau travail. L’entreprise était une petite entreprise japonaise traditionnelle, le directeur avait énormément d’autorité et d’influence sur ses employés. « A » commettait souvent des erreurs et se faisait gronder par le directeur. Ses collègues commencèrent par le prendre en pitié. Mais ils furent choqués (dans le mauvais sens du terme) quand ils apprirent une histoire : le patron avait demandé à « A » de livrer un colis à une autre entreprise, « A » était sorti puis s’était perdu et n’avait contacté personne. Il avait erré 3 heures dans Tokyo et avait fini par retourner à son entreprise. Finalement, un an plus tard, le patron lui dit « Pourquoi tu ne démissionnes pas maintenant ? » et « A » démissionna.
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Une autre personne « inutile » est B, qui travaille à la même entreprise qu’un autre de mes amis. L’entreprise a une atmosphère détendue et les horaires de travail sont flexibles. Quand « B » rejoint l’entreprise il travaillait très dur sur son projet et restait tard le soir au bureau. Mais ses collègues se demandaient pourquoi il passait autant de temps sur de simples tâches. Ils se rendirent compte qu’il était assez inefficace. Un an après être devenu employé, il changea brusquement : il commença à refuser de faire le travail qu’on lui donnait, même s’il était membre d’un projet, les jours s’écoulaient et il ne faisait plus rien. Les collègues sur le même projet que lui faisaient évidemment des heures supplémentaires. Mais lui ne faisait absolument rien. Ses collègues allèrent se plaindre au patron mais celui-ci était trop gentil et ne fit aucune remontrance a « B ». « B » travaille toujours pour la même entreprise et passe ses jours à ne rien faire.
« A » et « B » sont tous deux « inutiles » mais leurs entreprises étant différentes, ils ne furent pas traités de la même façon. Avant, une des caractéristiques des entreprises japonaises était le système d’avancement à l’ancienneté : au bout de quelques années des gens comme « B » pouvait monter dans la hiérarchie même s’ils étaient incapables de travailler correctement. Mais cette époque est révolue, maintenant l’avancement se fait au mérite. Dans beaucoup d’entreprises, si vous n’êtes pas compétent vous vous ferez facilement renvoyer. « B » est chanceux d’être toujours employé mais si l’entreprise se retrouve en difficulté il sera la première cible des licenciements. Nous verrons ce qui lui arrivera.